Suite de mon classement des vingt meilleurs albums de l’année 2012, cet espèce de calendrier de l’Avent sonore garanti sans conservateurs (enfin, sans faute de goût et sans accent dubstep).
Sur le papier, cet EP ne pouvait être plus haut. A l’instar, par exemple, du « True » de Solange Knowles, ce mini-album de 6 titres ne pouvait normalement pas rentrer en compétition directe avec les formats « normaux », les « vrais » albums, puis je me suis rappelé qu’à partir du moment où tu commences à rajouter des guillemets autour des mots c’est que ces derniers commençaient à ne plus vouloir dire grand chose. Sur la longueur toutefois, il n’est pas du tout improbable que ce « Transcendentalism EP » eut obtenu une plus haute distinction mais, décemment, je ne pouvais pas ignorer ce petit bijou dans ce classement (tandis que Solange aura raté le Top 20 de peu mais je l’attends au tournant l’année prochaine).
Cet EP, composé de deux titres (simples voire simplets mais beaux voire très beaux) de Dustin O’Halloran, deux pièces honnêtes de Hauschka (mais qui envoient, comme d’habitude, mille fois plus en live qu’en version studio), s’agrémente aussi de deux merveilles de Johann Johannsson. Mais là où « Glima » permet de toucher les nuages, cette version « transcendentale » de « The Cause Of Labour Is The Hope Of The World » avec le Formalist Quartet qui conclut la galette fait partie de cette classe d’oeuvres qui, non seulement marquent l’auditeur sur l’instant et le scotchent sur place, mais le laissent clouté à cette sensation de vertige une vie durant. Bien au-delà du titre somme toute honorifique de « chanson de l’année » (j’en reparlerai dans un autre papier, après la fin du monde), elle accède sans coup férir au panthéon des légendes intemporelles.
#01 : The Cinematic Orchestra – « In Motion #1″
#02 : Greg Haines – « Digressions »
#03 : Grizzly Bear – « Shields »
#04 : Sophie Hutchings – « Night Sky »
#05 : Jóhann Jóhannsson – « Copenhagen Dreams (OST) »
#06 : Hot Chip – « In Our Heads »
#08 : Max Richter – « The Four Seasons »
#09 : Dustin O’Halloran, Hauschka & Jóhann Jóhannsson – « Transcendentalism EP »
#10 : Sylvain Chauveau & Stephan Mathieu – « Palimpsest »
#11 : Valgeir Sigurðsson – « Architecture Of Loss »
#13 : Kite Hill – « Rest & Run »
#15 : Maxence Cyrin – « The Fantasist »
#17 : Sharon Van Etten – « Tramp »
#19 : Greg Haines – « Moments Eluding (Solo Piano 3) »
#20 : Balmorhea – « Stranger »